Les enjeux d’un secteur artistique

Le projet Mesclum s’inscrit dans la prise en compte de la pluralité des langues et des cultures, dans un dialogue des cultures d’ici et d’ailleurs, et donc, pour l’ici, dans la nécessaire valorisation de la langue occitane.

org&com s’est engagée dans le soutien à la création artistique occitane parce que nous pensons qu’on ne pourra pas inciter un regard positif sur la langue occitane sans montrer des oeuvres culturelles de qualité, et la création musicale est la mieux à même de toucher de nouveaux publics. Quelques exemples ?

Ne sont-ils pas nombreux ceux qui ont appris l’anglais en écoutant les stars du folk-song ou du rock’n roll plus qu’en suivant leur cours du collège ?

La demande d’inscription de collégiens en classe d’allemand s’est nettement relevée pendant quelques année en phase avec le succès du jeune groupe Tokyo Hôtel.

Connaitrait-on le Cap Vert sans le succès de la regrettée Césaria Evoria ?

Henri Meschonnic, et Félix Castan, longtemps invités du Forom des Langues de Toulouse, ont bien montré ce lien entre la valeur des créations et la valorisation d’une langue :  » C’est la Bible qui a fait l’hébreu, et non l’inverse « , disait le premier,  » sans la poésie des Troubadours, il n’y a pas de langue occitane « , disait le second.

Autrement dit, nous voulons donner envie de découvrir la langue et la culture occitane, non pas par décret mais par la valeur de ses créations, aller à l’encontre de la “vergonha” et redonner de la dignité à la langue par la qualité de ses oeuvres.

La valorisation de la langue occitane passera donc par l’innovation de propositions artistiques touchant la ferveur de nouveaux publics : les artistes, ceux du spectacle vivant tout particulièrement, et ceux de la chanson et la musique encore plus, touchent et séduisent des publics nouveaux, hors des cercles convaincus, comme les Fabulous Trobadors ou les Massilia Sound System ont pu le faire dans les années 1990.

Ajoutons que, pour ouvrir les portes des lieux référencés, il faut d’abord des créations de qualité (voire même d’excellentes créations pour dépasser les arguties de “l’unitarisme” français et d’un prétendu “barrage de la langue”). Mais pour avoir des spectacles de qualités, il faut des artistes professionnalisés soutenus non seulement par les collectivités mais aussi par une filière professionnelle : de véritables structures professionnelles sont indispensables aux côtés des artistes, capables de les accompagner, les « coacher », les promouvoir. Et les exporter au-delà des limites régionales et occitanes.

Les artistes ne sont rien sans le public, il faut des lieux de diffusion de spectacle. L’Etat et les Collectivités ont soutenu les uns et les autres.

Ces artistes ne seront rien sans la professionnalisation d’un environnement logistique , c’est maintenant notre ambition.